L’ÉCRITURE DE LA MÉLANCOLIE


Après avoir étudié durant trois ans les difficultés que nous aura posées la mélancolie dans la nosographie classique et psychanalytique au travers des textes freudiens et des différentes théories du deuil ou de la perte de l’objet abordées chez Freud, Lacan et Derrida, nous déciderons cette année une échappée littéraire en tentant de cerner ce qui pourrait bien se qualifier sous l’appellation d’écriture de la mélancolie. Le travail de mélancolie en effet pourrait être un travail d’écriture, pouvant se qualifier comme telle, ce qui lui donnerait une dimension clinique tout à fait remarquable, jamais abordée dans sa spécificité. Des liens seront immédiatement faits entre littérature et psychanalyse au sens où l’une comme l’autre donnent au sujet la possibilité de s’exprimer librement, inaugurant un rapport à la vérité bien spécifique qui échapperait aux assises d’un monde scientifique toujours plus sûr de lui bien que de moins en moins convaincant.

En littérature comme en psychanalyse, l’objet d’investissement pourrait alors, vu sous cet angle, se considérer comme fictionnel, le concret d’un discours donné ou d’un texte écrit visant plus des effets de vérité que la vérité elle-même qui se voudrait une, une fois pour toutes. Nous verrons que l’utopie mélancolique tente bel et bien, comme la littérature et la psychanalyse, de donner une certaine illusion de l’objet, de tourner autour procurant ainsi l’illusion d’un objet solide, mais pourtant réellement impalpable comme pourrait être le fantôme.

Toute une conception nouvelle du vivant et du politique pourrait ainsi être dégagée des certitudes scientifiques et de la mécanisation des rapports humains, la singularité subjective ne pouvant jamais se réduire aux règles d’un calcul machinique. Ainsi pourrions-nous approfondir un peu plus notre compréhension de la critique derridienne de la théorie du deuil chez Freud, Derrida répondant à Freud par l’écriture d’une mélancolie qui ne serait plus seulement une pathologie du deuil.

Francis CAPRON

Le séminaire aura lieu les 12 février, 19 mars, 07 mai et 18 juin 2011 de 16h30 à 18h00 aux Halles de Tours.
L’inscription au séminaire se fait au secrétariat de la Société.
Accès libre pour les adhérents après inscription, 65€ pour les personnes extérieures à la Société Psychanalytique de Tours.