ASSEMBLÉE CONSTITUANTE


Dans la continuité de notre travail collectif qui a produit l'Appel à une assemblée constituante, nous nous réunissons une fois par mois et poursuivons notre travail de pensée sur une démocratie à venir au sein des institutions psychanalytiques.

  • Prochaine réunion : 25 Mai 2013, de 13h30 à 15h30 aux Halles de Tours.




GROUPE DE RECHERCHE

Louis Althusser ou « L'impossible objet de la mélancolie ».


L'idée est de réhabiliter l'œuvre d'Althusser. Ensuite, à partir des travaux de lectures des uns et des autres, il s'agirait de produire un écrit.
Deux approches différentes existent par rapport à Althusser et à son acte criminel perpétré sur sa femme Hélène :

- Soit une tentative d'explication psychanalytique à propos de la question de la mélancolie, celle faite notamment par Gérard Pommier dans "La mélancolie, vie et œuvre d'Althusser", NRF Gallimard, 1999. Mais cette démarche semble ne pas permettre de « faire décoller » la mélancolie du deuil d'une part et d'autre part, le texte de Pommier, parce qu'il s'appuie sur l'ouvrage d'Althusser "L'avenir dure longtemps", Stock, 1999, 2007, tend à confondre l'écriture d'Althusser avec ce que serait une parole, celle d'un sujet de la narration.

- Soit une approche qui prend en considération la question du sujet. Celle d'Éric Marty dans "Louis Althusser, un sujet sans procès", NRF Gallimard, 1999. Là, il s'agit de comprendre le meurtre à partir de la question de la responsabilité du sujet, de saisir en quoi la folie pose la question du sujet. On peut mettre la démarche de Marty vis-à-vis d'Althusser en parallèle avec les commentateurs de Nietzsche qui refusent de réduire sa folie à la seule cause de la syphilis, mais plutôt au fait qu'il ait voulu penser toute sa vie la folie.


Outre les ouvrages cités ci-dessus, on peut compléter la bibliographie par les livres suivants :

  • Yann Moulier-Boutang : "Louis Althusser, une biographie", deux tomes, Livre de Poche.
  • Louis Althusser : "Lire le Capital", PUF, 1996.
  • Louis Althusser : "Écrits philosophiques et politiques", tomes 1 et 2, Stock 19994, 1997.
  • Louis Althusser : "Écrits sur la psychanalyse, Freud et Lacan", Stock/Imec, 1993.
  • German Arce Ross : "L'homicide altruiste de Louis Althusser".


  • Ce groupe de recherche se réunira une fois par mois à dater du 23 mars 2013, à 10h15 aux Halles de Tours.
  • Prochaine réunion : 25 Mai 2013, à 10h15 aux Halles de Tours.
  • Inscription préalable auprès de Francis Capron : 02 47 66 90 73.
  • Accès libre aux adhérents après inscription ; 65€ pour les personnes extérieures à la Société.



JOURNÉE D'ÉTUDE du 29 Juin 2013


Sur Louis Althusser

  • de 10h à 18h aux Halles de Tours




GROUPE DE LECTURE

« J'ignore combien d'entre vous connaissent la psychanalyse par leurs lectures ou par ouï-dire. Mais le titre même de ces leçons : Introduction à la Psychanalyse, m'impose l'obligation de faire comme si vous ne saviez rien sur ce sujet et comme si vous aviez besoin d'être initiés à ses premiers éléments. » Freud

Ouvert à un public naïf et curieux des manifestations de l’inconscient, ce groupe travaillera sur l’« Introduction à la psychanalyse », série de conférences que Freud donna de 1915 à 1917 et sur les « Nouvelles conférences d’introduction à la psychanalyse », rédigées en 1933.

  • 6 à 8 participants.
  • Inscription et demande de renseignements : Chantal Wittenberg, 02 47 75 18 14.
  • Rythme : un vendredi toutes les 3 semaines.
  • Première réunion le 18 janvier 2013 à 20h00.



JOURNÉES DE TOURS 2013 - 16 et 17 Novembre


La DÉMOCRATIE comme EXPÉRIENCE politique de l'IMPOSSIBLE.


Bien que la démocratie (demos : peuple et kratos : pouvoir), comme système politique de gouvernement, ait, depuis l’invention d’Athènes, toujours suscité bon nombre de critiques que l’on trouve aussi bien chez Platon, chez Tocqueville plus tard ou chez Marx ensuite, il semble néanmoins que le « paradigme logico-politique du gouvernement démocratique » se soit effondré après ou dès le début de la Première Guerre mondiale.

Comme le commente Jean-Claude Milner, les démocraties occidentales n’auraient gagné la guerre qu’en reniant les principes philosophiques, politiques et juridiques de leur fonctionnement. Hannah Arendt dira alors que si les individus, à l’instar des institutions, ont ainsi renoncé à ce qu’il y a d’humain et de libre en eux, c’est certes parce qu’ils ont disparu derrière la progression de la société de masse, mais c’est aussi parce qu’ils vivent le sentiment d’une perte du monde commun et de l’espace public à partir duquel les hommes peuvent vivre ensemble (désolation) .

Même si les mots restent ou si le vieux nom de démocratie est maintenu, on peut se demander s’ils recouvrent encore aujourd’hui la même signification.

Loin d’être étrangère à ces préoccupations, la psychanalyse, sous la plume de Freud, tente d’élaborer un pont entre psychisme individuel et les « grands individus-peuples ». Déjà dès 1927, Freud soulève la question de savoir si les principes régissant « ces dispositifs étatiques, censés aménager les relations entre les hommes ne devraient pas, tout simplement, être qualifiés d’illusion » . Impossible pour Freud, dans un premier temps, de soigner, d’éduquer et de gouverner. Mais si l’on va plus loin, nous savons qu’il aura traité « d’une part de l’inégalité des hommes, innée et impossible à éliminer, qui consiste en ce qu’ils se divisent en meneurs et en sujets dépendants » , Freud se montrant par là fidèle à une certaine « aristodémocratie » en dessinant ainsi, dans sa correspondance avec Einstein, « un état idéal fait d’une communauté d’hommes ayant soumis leur vie pulsionnelle à la dictature de la raison ». Le risque alors d’une telle impossible dictature, et comme le souligne René Major, ne serait-il pas qu’il n’y ait plus ni amis ni ennemis – donc plus de politique – et que les composantes sexuelles et agressives de la vie pulsionnelle soient reléguées au lien le plus asocial qu’est le lien amoureux ?

Comment donc penser une démocratie, soit une égalité, qui ne soit pas synonyme d’homogénéité, qui tienne compte d’une singularité infinie comme peut l’être la vie, l’incalculable du vivant ? Comment penser ce que Derrida désigne alors sous le nom de « démocratie à venir » qui, précise-t-il, n’est pas l’avenir de la démocratie, mais ce qui reste inaccessible dans la structure de la promesse du rapport à l’autre ? Il y a, pense-t-il, et malgré l’histoire de l’Occident, sa fin comme l’aurait dit Lacoue-Labarthe , il y a un renouvellement constant et concret de la promesse démocratique, comme du rapport à l’autre en tant que tel, hétérogénéité incalculable. Ce qui est important dans la « démocratie à venir », ce n’est pas la démocratie, c’est l’à-venir, cette pensée de l’événement, de ce qui vient, pour que la venue soit venue de l’autre. Sortir de la présentation du présentable, de ce qu’on peut faire, car c’est à partir de ce qu’on ne peut pas faire qu’on pense.

Dans un entretien avec Michael Sprinker , Derrida se risquera alors à l’aphorisme qui fait le thème de nos journées : « la démocratie pour moi, si je peux risquer un aphorisme, c’est l’expérience politique de l’impossible, l’expérience politique de l’ouverture à l’autre comme possibilité de l’impossible. »

Francis Capron


Programme et modalités d’inscription seront communiqués ultérieurement.