Tours, le 15 Février 2006

Monsieur le Ministre,

Après concertation des membres titulaires de notre association, nous aimerions vous communiquer notre sentiment et nos prises de position suite à l’article 52 de la loi de santé publique du 9 août 2004.

  • Cette loi, bien que ne concernant pas directement l’exercice de la psychanalyse porte en elle-même une menace pour son libre exercice et cela d’autant que les associations du Groupe de contact revendiquent de l’assimiler aux psychothérapies.
  • Nous aimerions vous signifier de la manière la plus officielle notre opposition aux futurs décrets d’application de l’article 52, s’ils venaient à amalgamer de près ou de loin le statut de psychothérapeute à l’exercice de la psychanalyse. Les associations de psychanalystes du Groupe de contact ne représentent absolument pas la majorité des praticiens de la psychanalyse qui ont sur ce point d’autres points de vue. Nous allons même jusqu’à dire que les représentants des dites associations ne représentent qu’eux-mêmes puisque le débat et l’exercice démocratique semblent être totalement fermés concernant cette question.
  • Depuis le début, soit depuis Freud, la formation des psychanalystes s’est toujours appuyée à la fois sur une démarche personnelle et privée et sur un apprentissage aux savoirs qui viennent en complément de cette initiative personnelle. Aucune formation universitaire, si performante soit-elle, ne viendrait garantir davantage ce type particulier d’exigence qui se transmet depuis le commencement de la pratique analytique. Bien au contraire, nous pensons qu’elle risquerait d’en atténuer l’importance et la portée.
  • Dès le mois de mars 2004, plus de mille cinq cent signataires ont manifesté leur opposition d’abord à la loi, puis aujourd’hui, à ses décrets d’application. Ces expressions individuelles et personnelles additionnées sous les textes signés du « manifeste pour la psychanalyse » et « du front du refus » forment une opinion qui est ignorée jusqu’à ce jour par les pouvoirs publics. Nul doute que ces praticiens de la psychanalyse ne manqueront pas, le moment venu, de réclamer la suppression de cette loi et de ses décrets d’application.

Veuillez croire, Monsieur le ministre, en l’assurance de notre haute considération.

Pour le comité de direction

Le Président
Francis CAPRON