« Le seul deuil possible est le deuil impossible », aura dit Jacques Derrida. Cette phrase, ces mots viennent s’imposer et se lire à la lettre lorsque nous pensons à Anne Dufourmantelle qui a quitté la scène de la vie, de sa vie, de manière tragique et prématurée.

 

Ne revenons pas sur les circonstances de sa disparition. Elles lui appartiennent, à elle seule comme à sa famille et ses proches. Tentons simplement de trouver les mots pour lui rendre hommage, elle qui par trois fois est venue participer à nos Journées de Tours, participation, chacun s’en souvient, toujours discrète et presque en retrait, mais toujours lumineuse, d’une présence pleine et sensible soutenue par une intelligence de la pensée que l’on ne pourra oublier de sitôt.

 

Elle faisait partie de nos amis car elle avait compris les enjeux modernes d’une compréhension de la psychanalyse aux lumières de la pensée philosophique ouverte sur le monde et non repliée sur elle-même.

 

Nous perdons donc beaucoup, non seulement une amie, non seulement une praticienne douée d’un extraordinaire sens clinique, non seulement une écrivaine, une chercheuse et une créatrice de tous les instants, mais surtout, nous perdons, même si la formule est un peu désuète - mais elle lui va au mieux -, nous perdons « quelqu’un de bien ».

 

Francis Capron.