Cette réunion est la première que nous faisons depuis le changement de bureau. Elle est l’occasion de rappeler le cadre de la fondation de la Société Psychanalytique de Tours en septembre 2005, qui fit suite aux Etats Généraux de la psychanalyse à Paris en 2000, puis à Rio en 2003. Comme le stipule le texte d’accueil du site internet, « [elle] a pour but de préserver l’indépendance et l’autonomie de l’exercice de la psychanalyse face aux asservissements de tous ordres qui menacent actuellement sa spécificité. »1

 

Francis Capron fait le parallèle avec la naissance de l’Institut des Hautes Etudes en Psychanalyse en 2000. « [L’IHEP] a pour ambition de donner son plein statut à la psychanalyse en la dégageant des aléas de tous ordres qui l’assimilent à d’autres pratiques ou rendent ses enseignements dépendants de la portion congrue qui leur est consentie en divers lieux académiques. »2

 

La SPT et l’IHEP sont très liés historiquement et affectivement. Ces deux associations s’inscrivent dans une même dynamique de changement et de réflexion, face au contexte difficile dans lequel se trouvait au moment de leur fondation, et se trouve encore, plus que jamais, la psychanalyse.

 

« L’Institut […] entend […] faire participer chacune des associations existantes ou à venir à un projet commun qui soit d’assurer la spécificité, l’autonomie et l’indépendance de la psychanalyse dans son rapport aux autres champs de la connaissance et de lui donner la place, pleine et entière, qui lui revient aujourd’hui dans le champ culturel. »3

 

Répondant à cette volonté de partage, la Société Psychanalytique de Tours souhaite être force de proposition pour des projets communs avec l’IHEP. Ainsi, elle organisera une journée en l’honneur d’Anne Dufourmantelle, selon des modalités qui restent à définir.

 

Un autre projet est présenté, celui d’inviter Donatella di Cesare, auteure du livre Heidegger, les juifs, la shoah 4, pour une journée d’étude qui se tiendrait à Paris. Catherine Kauffman nous fait lecture de la lettre préparée à l’adresse de Donatella di Cesare. Elle évoque ensuite le livre, dans lequel l’auteure tente de proposer une voie de réflexion concernant la séparation entre l’engagement politique et la pensée philosophique de Heidegger. Il nous apparait que ce texte s’inscrit dans les questionnements et réflexions de la SPT, et dans la suite du séminaire de Francis Capron, Psychanalyse et Déconstruction. Nous prenons la décision d’envoyer la lettre en français dans un premier temps, éventuellement en italien si nécessaire. Chantal Wittenberg propose l’aide d’une connaissance pour la traduction.

 

La question est soulevée enfin de la poursuite ou non des différents groupes de travail qui n’ont pas obtenu d’adhésion l’an passé. Francis Capron suggère la création d’un groupe de travail sur la Lettre volée, dans lequel seraient travaillés quatre textes : celui d’Edgar Allan Poe 5, celui de Jacques Lacan 6, celui de Jacques Derrida 7 et celui de René Major 8. Il fera un argument pour ce groupe de travail, qui pourrait se tenir le vendredi soir, à 20h30, 3 ou 4 fois dans l’année. Catherine Kauffman propose également de travailler l’initiation à Derrida, sous la forme de 2 ou 3 séances dans l’année, en soirée également.

 

Ces groupes seront, comme le séminaire, ouverts au public. Nous terminons cette réunion et rappelons notre prochaine date de rencontre : celle du vendredi 10 novembre, pour le séminaire Psychanalyse et déconstruction de Francis Capron.

 

1. En ligne sur http://www.lasocietepsychanalytiquedetours.net/

2. MAJOR, René, « Texte fondateur », Paris, Institut des Hautes Etudes en Psychanalyse, 2000. [en ligne sur http://psychanalyse.ihep.fr/2000-01-01-IHEP-o-Texte-fondateur-o-4] 3 Id.

4. DI CESARE, Donatella, Heidegger, les Juifs, la Shoah : les Cahiers noirs, Paris, Seuil, coll. « La librairie du XXIe siècle », 2016. Trad. G. Deniau

5. POE, Edgar Allan, « La lettre volée », dans Histoires extraordinaires, Paris, Gallimard, coll. « Folio classique », 2004. Trad. C. Baudelaire

6. LACAN, Jacques, « Le séminaire sur la "lettre volée" », dans Ecrits, Paris, Seuil, coll. « Le Champ freudien », 1966.

7. DERRIDA, Jacques, « Le facteur de la vérité », dans La carte postale : de Socrate à Freud et au-delà, Paris, Flammarion, coll. « La philosophie en effet », 1980.

8. MAJOR, René, Lacan avec Derrida : analyse désistentielle, Paris, Mentha, coll. « De l’homme », 1991.